Tauromachie = La nouvelle Torturomachine Française !
« On juge le degré d’évolution d’une nation à la façon dont elle traite ses animaux. » Gandhi
Les arènes françaises en ce joli moi de mai s’enflamment ! La tauromachie a le vent en poupe, les foules se pressent. Les directeurs d’arènes défilent à la télé cadavérée qui vante la beauté du spectacle et la grandeur des jeunes torreros français qui, ébaubis par la Cruella nimoise, n’ont trouvé que la cruauté de la torturomachie pour sortir de l’horreur du ghetto !
Honneur suprême, la France est en train de supplanter l’Espagne qui sort enfin des ténèbres de la cruauté en interdisant de plus en plus ces activités infernales. « Il y a du pognon à faire pour tous », disent les spécialistes français du métier que les médias se font un point d’honneur à interviewer. Les sites internet fleurissent sur le sujet, faisant l’apologie de cette pratique barbare mais ils cachent la sombre réalité : avant même d’entrer dans l’arène le taureau a les yeux aveuglés et les pieds brûlés, il est déjà torturé pour que sa force vitale soit entamée et que la « danseuse ridicule » moderne accomplisse l’œuvre de mort en toute impunité en singeant des pas de deux feignant de mettre sa vie en danger.
Je me tairai sur la technique sombre que l’homme à l’habit dit de lumière a développée pour venir à bout de ce paisible ruminant en se faisant le tortureur sans gloire de ce divertissement barbare. Et la foule, « cruelle et froide des beaux jours » disait bien justement Giani Esposito, voit dans cette « danseuse ridicule » son héros ! Bien triste spectacle de la connerie ! Même les responsables politiques affichent leur passion pour la mise à mort et l’agonie sanglante de la bête.
Lors de la campagne présidentielle, Frédéric Nihous a été filmé épanoui avec en fond un taureau ensanglanté tout frémissant des spasmes de la mort et une foule en délire dégoulinante de ce spectacle écoeurant. Mme Royal « adore la corrida ». La virilité, cela pose son homme ! Idem pour MM. Sarkozy et Fillon qui oublient qu’ainsi ils trahissent les milliers d’hommes et de femmes dont ils se disent les représentants, hommes et femmes qui consacrent leur vie à la défense animale ou sont tout simplement des humains dignes et respectueux de la vie. De toute façon, qu’importe ? L’animal dans notre pays n’est même pas vivant. Dans notre code civil, il n’est que « bien meuble », donc torturable à volonté. Alors, à quoi bon hurler au loup pour mendier un peu d’humanité ? Hobbes au siècle dernier a écrit : « homo homini lupus » : « l’homme est un loup pour l’homme ».
C’est insulter les animaux qui ne tuent jamais par plaisir mais toujours par instinct de survie. Seul l’homme encore bloqué à l’entrée de l’humanité torture pour s’amuser. Où va donc notre pays ? Sommes-nous retournés dans la Rome antique où régnait la loi du plus fort ? Sauf que le plus fort est maintenant le plus pervers, car de la perversité il en faut pour ainsi s’amuser. Cette cruauté n’est-elle que le reflet de la violence des esprits coupés d’une authentique spiritualité que notre monde matériel a, comme le taureau, décapitée, torturée, dénervée. Et si la violence de ces spectacles barbares n’était qu’une nourriture, comme les hymnes nationaux sanguinaires, incitant à la violence collective une jeunesse désabusée et désespérée comme l’hymne national appelle d’autres nationalités à vibrer sur le même pallier ?
Qu’en sera-t-il si cette violence ne fait que préparer d’autres violences, d’autres affrontements ? Car le sang appelle le sang ! Et si un jour le spectateur devenait sous d’autres cieux, d’autres univers le taureau torturé jusqu’à la mort pour enfin comprendre l’horreur des actes sombres qu’il a encouragés ou commis ? Nous devons nous élever contre cette barbarie car nous sommes tous liés et nous devons tous récolter les fruits des graines que nous avons semées. Quand nous ne sommes plus capables d’avoir du respect pour la vie, c’est nous-mêmes que nous tuons petit à petit, nous, notre propre humanité, notre communauté, notre civilisation. Mais, après tout, comme l’a exprimé Paul Valéry, «et nous, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. »
Si la finalité de notre monde moderne est de torturer les animaux et de tout détruire, ne vaut-il pas mieux que nos civilisations décadentes meurent pour que naissent des civilisations plus humaines ? Un tel monde mérite-t-il de vivre ? Redressons-nous dans notre humanité pour que, au moment où tout un chacun parle de respect de la biodiversité, nous passions à l’étape supérieure, celle du respect de la vie sous toutes ses formes. Ne nous suffit-il donc pas d’avoir en 30 années de civilisation moderne fait disparaître 30 % des ressources que la Terre avait amassées en 4 milliards d’années ?
Vous pouvez soutenir les associations de défense animale, notamment le CRAC, Comité Radicalement anti-corrida : http://www.anticorrida.com et la Fondation des Droits de l’Animal, http://www.league-animal-rights.org
Sources : Joëlle DEL
Comprendre la violence :
http://www.erf-auteuil.org/conferences/archives.html#cycle-2002-2003
http://www.erf-auteuil.org/conferences/introduction-sur-la-violence.html
Cycle 2002-2003 sur les interrogations sur la violence
de Jean-Luc WOLFENDER, Président d’Etudes et Recherche d’Auteuil.
Dieu est-il violent ? La violence dans la Bible
De Thomas ROEMER, Doyen de la Faculté de théologie de Lausanne, le samedi 7 décembre 2002.
La violence et le sacré, à partir de René GIRARD
De Jean LAMBERT, Philosophe, Centre d’études interdisciplinaires des faits religieux, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Faculté de théologie de Lyon, le samedi 11 janvier 2003.
La violence aux origines de l’humanité. Les temps préhistoriques
de Jean GUILAINE, Professeur au Collège de France, le samedi 1er février 2003.
Les violences légales
De Jean-Pierre DUBOIS, Professeur de droit, Vice-président de la Ligue des Droits de l’Homme, le samedi 1er mars 2003.
De Jean-Pierre ROSENCZVEIG, Président du tribunal pour enfants de Bobigny, le samedi 29 mars 2003.
Les ressorts psychologiques de la violence
de Jean DE VERBIZIER, psychiatre, le samedi 26 avril 2003.
De Jean-Luc WOLFENDER, Président d’Etudes et Recherche d’Auteuil.